107. ENCYCLOPÉDIE : MUSIQUE
Si les hommes de l’Antiquité entendaient du Wolfgang Amadeus Mozart, ils trouveraient sa musique discordante, leur oreille n’étant pas accoutumée à apprécier ces accords. Au début, en effet, les hommes ne connaissaient que les sons émanant du corps de l’arc musical, le premier instrument mélodique. La note de base allait avec la note de l’octave au-dessous ou au-dessus. Le do grave avec le do aigu par exemple, était le seul accord qu’ils trouvaient agréable. Ensuite seulement, ils ont jugé harmonieux l’accord entre la note de base et sa quarte, c’est-à-dire la note quatre tons au-dessus. Le do s’associant par exemple avec le fa.
Puis l’humain a trouvé agréable l’accord entre la note de base et sa quinte, la note cinq tons au-dessus, donc pour le do le sol. Puis la tierce, do mi.
Ce genre d’accords règne jusqu’au Moyen-Âge. À l’époque, le triton, écart de trois tons, est interdit et do fa dièse l’association considérée comme « diabolus in musica » : littéralement le « diable dans la musique ».
À partir de Mozart, on commence à utiliser la septième note. Le do s’accorde avec le si bémol et l’accord « do mi sol » paraît d’abord supportable puis harmonieux.
De nos jours, nous en sommes à la onzième ou treizième note à partir de la note de base, notamment dans le jazz où sont permis les accords les plus « discordants ».
La musique peut se ressentir aussi avec les os. Dès lors le corps, non influencé par la culture de l’oreille et l’interprétation du cerveau, peut exprimer ce qu’il perçoit d’agréable.
Ludwig van Beethoven, sourd à la fin de sa vie, composait avec, dans sa bouche, une règle posée sur le rebord en bois du piano. Il sentait ainsi les notes dans son corps.
Edmond Wells,
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V.